"Depuis l'époque où, après de cruels revers, une France nouvelle s'est faite, c'est la troisième exposition universelle qui s'ouvre à Paris. En ces trente années, notre patrie a ainsi par trois fois, offert
au monde l'éclatante manifestation de ses forces vives. Elle peut avec un légitime orgueil regarder derrière elle et, comme le voyageur
qui atteint les plus hauts sommets, s'écrier : "'J'ai bien monté !" Quel chemin parcouru ! De dix en dix années environ, les expositions universelles ont été les étapes mémorables par lesquelles nous avons marqué notre existence nationale. [...]
Plus qu'aucune autre nation, la France a connu les triomphes des champs de bataille ; tous les enivrement: de la victoire, elle les a éprouvés ; son histoire contient un incomparable trésor de gloire(...
) Maintenant, alors que ce siècle s'achève, elle proclame la trêve du travail,
du progrès, de la civilisation. [... 1
"Qu'est-ce qu'une exposition universelle ? demandait Victor Hugo à la veille de celle de 1878. C'est tout
l' univers voisinant ! On vient comparer les idéals. Confrontation de produits en apparence, confrontation d'espérances
en réalité!"
L'Exposition de 1900 couronne le 19ème siècle par l'apothéose de la Paix ; puisse le soleil du siècle nouveau se lever sur le monde dans un ciel sans brumes ! »
Jean Frollo (pseudonyme collectif), Le petit Parisien, 15 avril 1900.