Séries : TL
Titre : L’Historien
et les mémoires de la guerre d’Algérie.
Etude de cas : Comment écrire l'Histoire de la mémoire des
Harkis de Mirande ?
Vocabulaire :
histoire,
mémoire, FLN, MNA, de groupes porteurs de mémoires, pieds-noirs, rapatriés,
appelés, lois d’amnisties.
Problématique :
Rappel
: Qu'est ce que la guerre d'Algérie ?
Document 1 :
« La guerre d’Algérie a été une guerre
sanglante et terrible, les Algériens en ont payé le prix fort : en morts,
disparus, blessés, torturés et emprisonnés,
avec le cortège de souffrances qui s’ensuivait. Mais elle fut surtout une guerre de libération qui a mis fin à un système humiliant et injuste. Ce
fut précisément parce que ce système
n’avait aucun respect pour l’indigène d’alors qu’il a fait en sorte que le frère soit utilisé pour faire la
guerre à son propre frère, et lorsque la guerre a été finie, il a abandonné, sans autre considération, le frère à la vengeance du frère. »
HADJADJ
Bachir, Un Algérien dans la
tourmente, Les Harkis dans la
colonisation et ses suites » 2008, p 59
cité par BAUM Pierre, Le dernier
Tabou, Le « Harkis » restés en Algérie après l’indépendance, Solin Actes
Sud, 2015 ;
Document 2 : Transit de harkis à
Marseille en juin 1962, 23 juin 1962, ORTF Régions.
Document
3 :
Un abandon « vulgaire »
Saïd Boualem est l’un des
hommes clés de la colonisation française en Algérie, en tant que Bachaga
c'est-à-dire Haut dignitaire musulman de l’administration coloniale française.
En 1962, il s’installe dans une ferme appelée le Mas Fondu, près d’Arles, dans
le Sud de la France, avec une partie de son village. L’un de ses fils a épousé
une fille d’un des chefs de l’OAS.
« « L’abandon vulgaire » est
désormais inscrit dans l’Histoire de France […] les accords d’Evian […]
apprendront aux générations futures que l’Armée française victorieuse [sur le terrain]
a livré le territoire qu’elle était chargée de défendre.
[…] Ces accords […] sont une
félonie [trahison] car ils livrent à l’arbitraire et aux tueurs [du FLN-ALN]
plusieurs millions d’hommes sans défense parmi lesquels des centaines de
milliers d’anciens combattants musulmans qui ont défendu, tant en 1914-1918
qu’en 1939-1945, l’intégrité du territoire métropolitain, une félonie parce
qu’ils livrent une population à la famine et à la misère. […]
Le devoir du gouvernement
était – et reste tant qu’il y aura encore un harki en Algérie - de dégager avec
l’aide de l’armée et de la flotte française les deux cent mille soldats
musulmans fidèles au drapeau. […] Des hommes ont frappé au Mas Fondu pour se
mettre sous la protection de celui qui a l’honneur d’être le Bachaga de
l’Algérie Française. Cinquante malheureux et leurs familles qui, comme moi, ont
choisi la France. Cinquante harkis à qui la France avait fait le serment de ne
jamais les abandonner. Ce soir, ils vont coucher à même le sol, sans couverture,
sur ma prairie de Camargue. L’un d’eux a laissé un bras lors du débarquement
sur les côtes de Provence, pour vous libérer M. Dupont ! Ce combattant n’a ni
veste ni chemise où accrocher ses onze décorations. C’est le héros de Cassino
[Bataille de Monte Cassino livrée par les alliés en Italie], et en arrivant
chez moi, il avait lui aussi les pieds noirs. Il n’a plus de chaussures ! »
Saïd Boualem, Mon pays… la France !, Editions
France-Empire, 1962.
Document
4 :
C'étaient les Harkis, Cinq colonnes à la une, 7 juin 1963.