Pourquoi, la décision de Donald Trump de déménager à
Jérusalem l'ambassade des Etats-Unis pourrait mettre le feu aux poudres au
Proche et au Moyen Orient ?
Parce que la ville est au
cœur des représentations religieuses des communautés qui se la disputent. Pour
les Juifs, c'est la ville du Mont du Temple. Pour les musulmans, c'est le siège
du Dôme du Rocher et de la Mosquée Al-Aqsa. En 1947, l'ONU proposait un plan de
partage où la ville devenait internationale. Mais l'Etat israélien victorieux
de ses adversaires Arabes et Palestiniens à l'issue de la première guerre
israélo-arabe, annexe Jérusalem ouest en 1949.
A l'occasion de la guerre préventive des Six Jours en 1967, c'est
Jérusalem-Est la vieille ville qui est annexée.
En 1980, la Knesset, le parlement israélien, faisait de Jérusalem la
capitale de l'Etat d'Israël. Mais, cette décision n'étant pas reconnue par de
nombreux Etats, la plupart des ambassades restaient à Tel Aviv. A une autre échelle En 1995, le Congrès
américain avait déjà voté le déménagement de l'Ambassade américaine mais le
processus était gelé par les présidents successifs. Avec la décision de Donald
Trump, le Hamas et le Fatah palestiniens menacent d'une reprise de l'Intifada
(la guerre des pierres). L'Arabie Saoudite a protesté contre cette décision
mais l'Iran Chiite peut profiter de cette occasion pour soigner son profil de
leader régional du monde musulman contre Israël. Quand, en difficulté dans son
propre pays, le président américain décide de déménager l'ambassade américaine
à Jérusalem, il appuie la politique du gouvernement israélien contre les
revendications palestiniennes au risque compromettre le processus de paix et de
fédérer plus encore les extrémistes islamistes contre l'Etat d'Israël. C'est peut-être un cadeau empoisonné qu'il
fait donc aux Israéliens en ce mois de décembre
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