Le
Proche-Orient
I Le rêve d’un Etat d’Israël.
a)
La légitimité historique du rêve israélien
La
première mention d’Israël sur une stèle égyptienne date de 1207 avant JC, mais
le grand Israël n’existe vraiment que du temps des rois David et Salomon.
(1010-971 avant J-C)(971-931 avant J-C). De 135 après J-C (révolte contre
l’autorité romaine) à 1947, les juifs ne sont plus qu’une communauté
minoritaire en Palestine. Dans ce laps de temps, le territoire est passé
successivement sous contrôle romain, Byzantin, Arabe puis Ottoman et les Juifs ont
constitué une diaspora autour de la méditerranée, en Europe puis en Amérique
une diaspora.
Diaspora : communauté dispersée
dans le monde entier.
b)
Un projet sioniste pour le peuple juif dans une Palestine
habitée.
En
Europe, dans la diaspora juive
allemande et autrichienne en particulier apparaît l’idée qu’une entité
politique juive pourrait être restaurée en Palestine. C’est le sionisme dont l’écrivain hongrois Théodor Herzl se fait le promoteur. Ce principe est adopté
en 1896 par le mouvement sioniste. Dès 1882, les premiers villages de pionniers
dans une Palestine sous domination ottomane. Ils rejoignent les 24 000 juifs
qui vivaient encore en Palestine en 1880 soit 4.4% de la population. En 1917, le gouvernement britannique par la
Déclaration Balfour prend l’engagement d’employer tous les moyens pour
faciliter la réalisation du projet sioniste. Mais la même promesse
d’établissement de souveraineté est faite aux arabes en rébellion contre
l’empire ottoman au même moment. Au sortir de la guerre, la Palestine passe
sous mandat britannique.
Par
la suite, l ‘attitude des britanniques a changé les livres blancs successifs de
1930 et 1939 ont limité les possibilités d’établissement d’un foyer juif en
Palestine. Le gouvernement britannique s’oppose même à l’arrivée de colons
juifs.
c)
Un contexte favorable à la formation d’un Etat d’Israël au
sortir de la seconde guerre mondiale ?
Pendant
la guerre, les tensions entre les
deux communautés et la puissance coloniale britannique sont vives. Mais, entre
1939 et 1945, 5 à 6 millions de juifs sont victimes du génocide, les Britanniques ne peuvent s’opposer à l’arrivée de
rescapés de la Shoah. De plus, 26 000 juifs de Palestine ont combattu aux
côtés des troupes britanniques pendant la seconde guerre mondiale. Ce la
renforce la légitimité d’un Etat d’Israël. Mais les Britanniques ne parviennent
pas à régler la question de la cohabitation des Israéliens et des Arabes. Ils
confient le problème à l’ONU. Cette dernière se déclare favorable à la partition de la Palestine le 29 novembre 1947 et propose
une carte où Jérusalem est internationalisée. Croquis.
Dès décembre 1947, des palestiniens quittent la Palestine. Les Israéliens
décident de proclamer l’indépendance le 14 mai 1948. Dans cet état, les juifs
sont 630 000 tandis que les arabes sont 1.3 millions.
II Les conflits israélo-arabes.
a)
1948-1949 : La guerre d’indépendance.
Le
lendemain de la proclamation d’indépendance Israël est attaqué par cinq armées
arabes ( Egypte, Transjordanie, Syrie, Liban, Irak) et
par les Palestiniens qui n’acceptent pas la partition. Grâce à l’expérience de
certaines de ces troupes et à du matériel militaire Tchécoslovaque, Israël
résiste. Au terme de cette guerre en 1949, le
peuple palestinien n’a pas d’Etat. Près de 700 000 d’entre eux sont
réfugiés dans les pays arabes voisins, dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.
Le territoire israélien s’est agrandi de 6000 km2 par rapport à la carte
définie par l’ONU et représente une superficie de 20 700 km2, Jérusalem est
partagée entre Israël et la Jordanie qui annexe la Cisjordanie en 1950.
b)
1956 : La crise de Suez.
Après
s’être senti isolé face aux régimes musulmans conservateurs (Irak, Iran,
Turquie Pakistan (Pacte de Bagdad), Nasser se rapproche des soviétiques et
décide de nationaliser le canal de Suez en juillet 56. La plupart des
actionnaires étaient français et Britanniques. Les deux puissances réagissent
donc et préparent avec Israël une opération baptisée « mousquetaire ». Le
29 octobre les troupes Israéliennes attaquent donc l’Egypte et envahissent le
Sinaï. Le 5 novembre, un corps franco-britannique de 60000 hommes débarque en
provenance de Chypre. Les trois alliés semblent l’emporter rapidement mais les
Soviétiques menacent Paris et Londres de leurs missiles et les Américains font
pression pour que l’opération soit stoppée. Israël doit reculer. Les puissances
coloniales sont vaincues.
c)
1967 : La guerre des six jours.
En
1967, Israël craint la menace syrienne ou égyptienne (départ des casques bleus
de l’ONU chargés de surveiller la frontière israélo-palestinienne, installation
de troupes égyptiennes dans le Sinaï). Les Israéliens attaquent donc sur tous
les fronts. Les aviations égyptiennes et syriennes sont détruites au sol. Ils
progressent vers le Golan, le canal de Suez et le Jourdain. Se forme ainsi un
glacis protecteur constitué du Golan, du Sinaï, de la Bande de Gaza et de la
Cisjordanie. L’ensemble de Jérusalem est annexé. Les Syriens et les Egyptiens
ont perdu 70% de leur armement lourd et 20 000 hommes. Les Israéliens n’ont à
déplorer que 750 morts. La résolution
242 de l’ONU demande le retrait des territoires occupés par Israël et la
reconnaissance du droit de toutes les nations de la région à vivre en paix.
d)
1973 : La guerre du Kippour.
Le
contexte est à nouveau favorable pour les pays arabes. On observe une détente
dans les relations entre les deux grandes puissances. Les pays arabes sont plus
unis. Les armées arabes sont mieux préparées. Dans le plus grand secret
l’attaque d’Israël est préparée notamment par le nouveau dirigeant égyptien
Anouar el –Sadate. Le 6 octobre 1973 jour de la fête juive du Yom Kippour est
lancée l’offensive égypto-syrienne au Nord et au sud d’Israël. 10 jours plus
tard, Israël reprend l’initiative et les parachutistes de Sharon parviennent à
établir une tête de pont à l’ouest du canal de Suez et parviennent à encercler
la 3ème armée égyptienne. Les pays arabes soutiennent l’offensive
égypto-syrienne en augmentant le prix du baril de pétrole et en décidant un
embargo total envers le E-U et les Pays-Bas. Il faudra la menace d’une
intervention unilatérale de l’URSS et la mise en alerte nucléaire des E-U pour
que le conflit cesse. La guerre du Kippour a été la plus internationalisée du
Proche-Orient.
Finalement,
Anouar el –Sadate accepte de négocier avec Israël où il se rend en 1977. Il
négocie en 1978 les accords de camp David aux Etats-Unis. L’Egypte reconnaît
Israël qui évacue le Sinaï.
e)
1982 : L’intervention au Liban.
Depuis
le début des années 70, l’Organisation
de lLibération de la Palestine (
OLP) est basée au Liban. Elle
représente une menace pour Israël. (Détournement d’avion, prise d’otage de Munich par le groupe septembre noir-1972-11
victimes israéliennes). C’est entre autres pour cette raison qu’Israël lance
l’opération Paix en Galilée. Israël
souhaite frapper la base stratégique de l’OLP.
L’armée
Israélienne envahit le Sud-Liban jusqu’à Beyrouth. Le 18 septembre 1982, des
miliciens maronites encadrés par l’armée israélienne d’Ariel Sharon massacre des civils palestiniens dans les
camps de Sabra et Chatila. Israël se retire du
Liban en 1985, mais conserve une zone de sécurité au Sud-Liban de 10 km de
large.
Conclusion :
La préoccupation majeure d’Israël est de se défendre et de constituer un glacis
de sécurité le plus vaste possible face à ses voisins arabes. Ceux-ci qui ne
reconnaissent pas ce nouvel Etat et prennent parti pour le un peuple
palestinien exilé et parfois encombrant.
III Le conflit israélo-palestinien.
a)
Les motifs de mécontentement palestiniens.
Depuis
la guerre d’indépendance de 48-49, les
palestiniens n’ont pas d’Etat. Jérusalem est en partie (1949) puis totalement annexée
par Israël. La ville est proclamée capitale d’Israël en 1980 alors que les palestiniens
veulent en faire la leur. Enfin, 700 000 palestiniens sont réfugiés dans les
pays arabes voisins. Afin Israël promeut l’arrivée de juifs de la diaspora sur
le territoire et engage un processus de colonisation notamment en Cisjodanie.
b)
Les mouvements palestiniens.
Les
mouvements de refus de l’Etat d’Israël se développent. A l’extérieur notamment
avec la création en 1964 de l’OLP qui rassemble plusieurs organisations
palestiniennes dont le Fatah de Yasser Arafat. En 1969, le Fatah prend le
contrôle de l’OLP et impose la lutte armée comme moyen de libération de la
Palestine. De plus, dans les territoires palestiniens apparaissent des formes
de contestation comme la guerre des pierres : l’intifada. (Première
intifada, 1987). Depuis Tunis, Yasser Arafat dirige l’OLP et l’Intifida.
c)
Des tentatives de paix.
Elles
sont nombreuses, on peut en citer quatre en particulier.
Les
accords
d’Oslo (13 septembre 1993- Washington) signés par Yitzhak
Rabin, Premier Ministre israélien, de Yasser Arafat, Président du comité
exécutif de l'OLP consacrent la reconnaissance mutuelle entre les "frères
ennemis" et prévoient une autonomie
progressive des territoires palestiniens.
La
« Feuille
de route » a été adoptée le 30 avril 2003 par un quatuor
diplomatique constitué par les Etats- Unis, l’Union européenne, l’Organisation
des Nations unies et la Russie. Elle fixe des objectifs notamment la création
d’un Etat palestinien indépendant, démocratique et viable vivant aux côtés
d’Israël et des autres pays limitrophes en paix et en sécurité. Elle établit
des étapes. Dans la première, Israéliens et palestiniens
doivent négocier. Les palestiniens doivent préparer les institutions
nécessaires à la constitution d’un Etat et les israéliens doivent cesser le
processus de colonisation.
En
novembre 2003, un pacte de paix
officieux a été établi par d’anciens ministres israéliens et palestiniens (Pacte de Genève)
les frontières envisagées sont celles d’Israël avant 1967, les colonies
israéliennes les moins importantes seraient cédées intactes aux palestiniens et
le retour des réfugiés est envisagé selon différentes modalités. Mais les
autorités israéliennes et palestiniennes n’ont pas accepté ce pacte.
La
dernière tentative de paix en date est
la conférence d’Annapolis qui s’est
tenue en novembre 2007. Les israéliens et les palestiniens se sont engagés à
entamer de nouvelles négociations. Mais la répétition de ces accords démontre
que pour l’instant ces négociations ont échoué.
d)
Les causes de l’échec et enjeux actuels.
Les
extrémistes des deux bords font tout pour faire échouer le processus de paix. Pour
donner quelques exemples, en 1995, Itzhak
Rabin fut assassiné par un extrémiste israélien. L’Intifada a repris en
septembre 2001. Les provocations se multiplient. L‘armée israélienne tire sur
une foule désarmée et le Hamas est
responsable d’un certain nombre d’attentats meurtriers. En juin 2001, 21 jeunes
israéliens sont tués dans un attentat devant une discothèque à Tel-Aviv.L’évolution récente de la situation dans la région
ne donne pas le sentiment d’une amélioration. La création par les israéliens d’un
mur entre leurs territoires et ceux
des palestiniens aboutit à une extension de fait de leur état. Le processus de colonisation se poursuit. Croquis.
En Palestine, l’autorité du Fatah, mouvement
politique laïque est contestée. Le Hamas
mouvement islamique sunnite qui ne reconnaît pas l’Etat d’Israël remporte les
élections législatives de 2006 et prend le contrôle de Gaza. Par ailleurs, régulièrement,
le hezbollah , mouvement chiite soutenu par l’Iran et la Syrie, poursuit
ses attaques contre Israël depuis le Liban. Ceci explique l’intervention israélienne
au sud Liban en 2006. Les massacres perpètres par Tsahal (l’armée israélienne)
lui font perdre la guerre de l’image. En décembre
2008, l’armée israélienne intervient à nouveau à Gaza. En 2009, est
constitué un gouvernement de coalition auquel participent des nationalistes qui
prônent l’expulsion des arabes israéliens d’Israël.
Conclusion : L’histoire du Proche-Orient est donc l’histoire
de relations difficiles entre deux peuples qui revendiquent la souveraineté sur
un territoire. Israël est isolé dans cette région mais bénéficie du soutien des
Etats-Unis, les Palestiniens bénéficient d’un soutien des pays arabes qui est
loin d’être inconditionnel.
Dernière
mise à jour : 06/09