La France dans la guerre : le régime
de Vichy, l’occupation, la collaboration, la Résistance
Le 10
mai 1940, la France est attaquée par l’Allemagne. Elle est vaincue en six
semaines à l’issue de la «bataille de
France».
Que
devient-elle ? Quel régime est mis en place ? Les français
adoptent-ils la même attitude face au régime de Vichy et à l’occupation ?
I La France est divisée.
a)
Un gouvernement partagé.
Face à la progression allemande le gouvernement de la IIIeme
République est partagé. Le président du Conseil Paul Reynaud et son
sous secrétaire à la défense fraichement nommé Charles de Gaulle pensent
qu’il faut capituler en métropole
pour pouvoir poursuivre les combats dans les colonies ou depuis l’étranger. Pétain
qui est alors vice-président du conseil pense qu’il faut signer un armistice
pour obtenir des Allemands des conditions favorables pour la France. Dans ces conditions, Paul Reynaud démissionne le
16 juin et De Gaulle quitte la France pour le Royaume-Uni. Pétain devenu
Président du Conseil annonce le 17 juin aux Français à la
radio qu'il faut cesser le combat. De Gaulle lui répond
le 18. Il lance, depuis Londres, son appel aux
volontaires désireux de poursuivre la lutte depuis l'Angleterre. Il y
fonde la "France Libre ». C’est le
début de la résistance extérieure.
b)
Une France partagée à la suite de l’armistice
L’armistice est signé le
22 juin 1940. La
France est alors partagée en 5 zones :
une zone nord rattachée au commandement militaire allemand de Bruxelles, une zone occupée par les Allemands,
l’Alsace rattachée au Reich, une zone sous occupation italienne, une zone non-occupée dite zone libre.
Une ligne de démarcation sépare la zone occupée de la zone
« libre ». Les Allemands imposent des frais d’occupation. Les capacités
militaires françaises sont très limitées.
II Le régime de Vichy est instauré.
a)
Un régime autoritaire.
Le 10 juillet 1940, Pierre Laval parvient à
faire voter aux députés et aux sénateurs réfugiés à Vichy, les pleins pouvoirs à Pétain. Sur 649 parlementaires, seuls 80 votants s’y opposent. Les actes constitutionnels rédigés alors
créent un régime autoritaire. L’Etat français est une dictature où Pétain contrôle les trois pouvoirs. La Chambre
des députés et le Sénat sont rapidement remplacés par un Conseil national soumis à Pétain.
Régime autoritaire : dictature où l’opposition est
réprimée.
b)
Un régime conservateur, nationaliste et antisémite.
Pétain lance ce qu’il appelle la Révolution nationale. Il s’agit de restaurer des valeurs
conservatrices et nationalistes autour de la famille, du travail et de la patrie.
La devise devient d’ailleurs Travail-Famille-Patrie.
Le régime est xénophobe. La
nationalité est enlevée aux français qui l’ont obtenu par naturalisation à
partir de 1927. Il est également antisémite.
Dès octobre 40, de façon autonome, le Régime
de Vichy adopte le statut des juifs qui
les exclut de toutes les fonctions
leur permettant d'exercer une autorité et de l'influence. Il est aggravé par
la loi du 2 juin 1941 qui étend la définition du statut de juif et
oblige cette population à un recensement. La collaboration
d'Etat est inaugurée le 24 octobre 1940, par un entretien entre Pétain
et Hitler à Montoire.
III Les français sont partagés.
a)
Une majorité de français reste attentiste.
La majorité de
la population reste attentiste. Si
au début de la guerre la plupart des français font confiance à Pétain pour
sauver la France, cette adhésion s’érode,
en particuliers à partir de 1942, avec les rafles de l’éte
puis l’occupation de la zone occupée en novembre 42. En réalité, il y a chez
les français une très grande diversité d’attitudes qui vont de l’accommodement (on fait avec) au non-consentement (attitude de ceux
qui sans s’engager dans la résistance refusent de se soumettre). Certains font
le choix de protéger les personnes persécutées pendant cette période comme les Justes qui ont caché des Juifs. On
peut considérer qu’il s’agit d’une forme
de résistance. On parle dans ces conditions de résistance humanitaire.
b)
Une partie de la population collabore.
Certains
français collaborent par conviction
idéologique. Ils seront qualifiés de collaborationnistes. On
les trouve dans les partis d'inspiration nazie, financés par l'occupant comme
le rassemblement national populaire de Marcel Déat et le parti
populaire français de Jacques Doriot. Certains vont jusqu’à combattre
aux côtés des allemands. C’est le cas des 10 000 volontaires de la Légion
des Volontaires Français (LVF) et de la milice créée
en 1943 pour réprimer la Résistance. D'autres Français collaborent avec les Allemands par intérêt économique personnel. Ce
sont les collaborateurs. Pour finir parmi ceux qui
collaborent, il faut compter ceux qui dénoncent
des résistants ou des juifs cachés.
c)
Une minorité résiste.
Les résistants
sont selon les estimations entre 200 000 et 300 000. Ils sont d’origines très variées. Il y a des
hommes, des femmes, des français, des étrangers, des français d’outre-mer (les
dissidents), des gens de gauche et de droite, des civils et des militaires, des
jeunes (réfractaires au STO notamment) et des moins jeunes.
Au début, de 1940 à
1941, la Résistance est essentiellement
civile. Elle consiste à manifester
puis à diffuser de la contre-propagande
sous forme de tracts ou de journaux clandestins. A partir de 1941, les formes
de résistance armée se multiplient,
notamment avec l’entrée en résistance des communistes à partir de juin 41. A
partir de 1942, les maquis se
structurent. De Gaulle est reconnu par la plupart des mouvements de la Résistance intérieure. S’amorce un
processus de convergence des mouvements
de résistance. Le 26 janvier 1943, les principaux mouvements de la zone sud
fusionnent et forment le MUR. Le 15 mai 1943, Jean Moulin fonde le
CNR qui représente la résistance intérieure. Désormais, la résistance intérieure est unie et son
rôle consiste à préparer le débarquement
par le renseignement et l’armement (parachutages, répartition du du matériel militaire de l’armée d’armistice détourné avant
42). La résistance prend une autre dimension avec le débarquement le 6 juin
1944. Son rôle est de ralentir les mouvements des troupes allemandes
en poursuivant les sabotages et en
multipliant les actes de guérilla. Dès
juin 44 est créé le, le GPRF dont le général de Gaulle est le
chef. Il devient le gouvernement légal de la France fin août 44.
GPRF:
Gouvernement provisoire de la République française
MUR : Mouvements
Unis de la Résistance.
CNR : Conseil
National de la Résistance qui réunit des mouvements de résistance, de Partis et
de Syndicats.
Maquis: Lieu
où se regroupaient les résistants pour se cacher et préparer leurs opérations.
STO : service
du travail obligatoire instauré en 1943 au bénéfice des Allemands.
Conclusion : La
défaite de juin 1940 face à l'Allemagne ouvre une période de souffrance pour
les Français. Si les Allemands imposent au pays restrictions et ordre nouveau,
cette période est aussi l'occasion de déchirements entre Français. Le régime de
Vichy, sous prétexte de "Révolution nationale" s'efforce de supprimer
l'héritage de la Révolution : libertés politiques et droits des individus. Le
régime de Vichy s'effondre avec la libération du territoire par les armées
alliées et la Résistance. Le 2 septembre 1944, il est remplacé par le Gouvernement
Provisoire de la République Française (GPRF) composé de résistants et dirigé
par le général De Gaulle.