Mers et océans : des espaces de circulation dans la mondialisation

La mondialisation est la mise en relation des différentes parties du monde par la multiplication de flux de natures diverses (marchandises, personnes, capitaux informations).

 

Quel rôle jouent les mers et les céans dans la mondialisation ?

 

I Ils sont parcourus par les flux de la mondialisation …

 

a)     de marchandises, ...

Dans le contexte de la mondialisation, c’est par les océans que transite une part importante des marchandises. Le transport maritime offre l’avantage de permettre l’acheminement de grandes quantités à des prix acceptables. Il rend donc possible la nouvelle division internationale du travail et conforte la maritimisation des économies. Les progrès du transport maritime sont liés à la spécialisation des navires (vraquiers, pétrolier, méthaniers) et à la conteneurisation.  Le conditionnement par conteneur inventé par l’américain Mac Lean dans les années 50-60 limite de façon intermodale les ruptures de charges. Ceci explique que 85 à 90% du commerce mondial transitent par la mer. Mais ce mode de transport est lent et il impose des délais parfois difficiles à tenir compte tenu des aléas naturels,  de l’engorgement des ports ou des  passages obligés et de la piraterie. Les routes maritimes les plus fréquentées passent par le Pas-de-Calais et par le détroit de Malacca (200-250 navires/j). Désormais, les flux transpacifiques dépassent les flux transatlantiques. Les espaces maritimes reflètent donc les dynamiques de la mondialisation.

 

Intermodalité : système permettent de passer d’un mode de transport à un autre sans modifier le conditionnement des marchandises.

Conteneur : boîte métallique de dimension standardisée pouvant contenir tout type de produits.

Vraquier : Navire transportant des produits en vrac (vrac solide ou liquide)

 

b) de capitaux, ...

Plus surprenant mais non négligeable, les EM  s’inscrivent également dans les flux de capitaux. En effet, pour beaucoup, les paradis fiscaux sont des îles ou des territoires littoraux. Selon les sources, on estime entre 32000 et 7000 milliards de $ les actifs financiers non déclarés à l’abri dans des paradis fiscaux.(2013-2015 dernières données disponibles)

 

c) de personnes, ...

Les mers du monde sont également parcourues par des touristes amateurs de croisières. L’Europe reste d’ailleurs la première région de production de paquebots dans le monde. Quelques grands groupes se partagent ce marché : Carnival, Royal Caribbean, MSC Croisières. La Méditerranée et la Mer Caraïbe sont les deux grands bassins où se concentre cette activité. D'ailleurs certains paquebots, quittent la Grande Bleue, une fois la saison estivale terminée pour assurer des rotations aux Antilles pendant l'hiver. Les migrants transitent également par les mers et les océans. Les naufrages dramatiques rappellent tristement la dangerosité de ces traversées. Selon le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), 3231 personnes sont mortes ou disparues en traversant la Méditerranée en 2021.

 

d)  et d'informations.

Enfin, à l’heure d’internet, il convient de rappeler l’importance prise par les câbles sous-marins transocéaniques dans les flux d’informations. Ainsi 90 à 95 % des communications passent par des câbles posés dans les océans. On en compte près de 50. Les Etats-Unis sont au cœur de ce réseau. Les espaces maritimes contribuent donc au rétrécissement du monde.

 

II Les flux déterminent une géographie des routes et des échanges à l'image d'une mondialisation inégale.

 

a) La hiérarchie des routes maritimes ...

Les routes maritimes majeures relient de façon privilégiée les pôles principaux de l'économie mondiale.  L'Asie orientale, l'Europe et l'Amérique du Nord qui représentent 85 % du commerce mondial. Les routes majeures sont donc des routes Est-Ouest. Les flux nord sud et sud- sud se développent cependant. Les flux de matières premières sont essentiellement des flux sud-nord. Les flux pétroliers se dirigent des pays producteurs vers les pays développés et les économies émergeantes. Les échanges de produits finis et semi-finis et d'information se font essentiellement mais pas exclusivement entre les trois centres d'impulsion de la mondialisation.

 

b) détermine celle des interfaces maritimes.

Les façades maritimes les plus actives sont d’ailleurs la façade asiatique, la Northern range (rangée nord européenne)  et la façade atlantique des Etats-Unis. Ningbo (Chine), premier port mondial avec 1224  millions de tonnes de marchandises/an en 2021 devance Shanghai (769 Mt/an-2021) Singapour (722 Mt/an-2021).  Rotterdam, premier port européen est au 11 ème rang (468 Mt/an-2021). Ces interfaces mettent en relation leurs arrière-pays respectifs avec le reste du monde. L’existence d’axes de communication complets et performants  détermine  la profondeur de l’hinterland. De même le dynamisme de l’hinterland peut expliquer l’intensité du trafic des ports de la façade maritime. C’est ce qui explique l’activité du port de Rotterdam, premier port européen. Mais il existe des ports très actifs qui ne sont pas pourtant en relation avec un hinterland  terrestre dynamique. Il s’agit des ports d’éclatement ou hub portuaires qui permettent de rediriger les marchandises conteneurisées (Gioia Tauro en Calabre- Dubaï au Moyen Orient Port Saïd en Egypte).

 

 

Schéma 1

Schéma 2

 

Interface : zone de contact entre deux espaces différents. Elle est plus ou moins animée par des échanges (interfaces ouvertes, fermées). Elle marque malgré tout une discontinuité.

Hinterland : Arrière-pays : (Hinterland) partie continentale en arrière d'un port constituant son aire d'approvisionnement et de des

serte.

Synapse : unité spatiale de jonction où ont lieu des contacts ou des passages.

Littoral : au sens strict, bande comprise entre le niveau des plus basses mers et celui des plus hautes mers (estran). Au sens élargi, il s’agit d’une zone de contact entre mer et terre.

 

Conclusion : Les océans et les mers sont donc d'une importance majeure pour la mondialisation. Ils l'alimentent en ressources. Ils sont également les vecteurs de la mondialisation puisqu'ils sont parcourus par ses flux. Dans ces conditions, les puissances mondiales sont donc tentées de les contrôler.