Affirmer sa puissance à partir des mers et des océans :
la dissuasion nucléaire et les forces de projection maritimes.
Etude de cas : Norvège-Russie : la guerre du froid
aura-t-elle lieu ?
Objectifs :
Vocabulaire
:
thalassocratie, thalassokrator, SNLE, sea power.
Problématique
:
Savoir-faire
:
Document 1 : La Russie accuse la
Norvège de faire monter la pression dans l’Arctique et promet d’y répondre,
Laurent Lagneau, 8/02/2019, OPEX360com, http://www.opex360.com/2019/02/08/la-russie-accuse-la-norvege-de-faire-monter-la-pression-dans-larctique-et-promet-dy-repondre/
Depuis
2009, la Russie s’attache à rétablir une importante présence militaire dans la
région de l’Arctique, laquelle fait partie de ses priorités stratégiques. Ce
qui passe par la réhabilitation
d’anciennes infrastructures, la construction de nouvelles bases, le
déploiement d’unités spécialisées et une activité plus intense de l’activité de
ses forces armées, comme en témoigne le récent vol de 15 heures effectué
au-dessus de cette partie du monde par deux bombardiers stratégiques Tu-160 « Blackjack ».
En
décembre 2018, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a fait le
point sur l’évolution de cette présence. « Nous allons finir en 2019 de
construire les infrastructures pour accueillir des radars de défense
antiaérienne et des points de guidage pour l’aviation sur les îles Sredni et
Wrangel et au cap Schmidt », a-t-il dit, avant d’ajouter que plusieurs bases
sont désormais en mesure d’accueillir du personnel militaire et que l’aérodrome
de l’oblast de Mourmansk avait été remis en état.
Partageant
une frontière de 200 km avec la Russie, la Norvège, qui a également des
intérêts à défendre dans l’Arctique, en particulier ses gisements pétroliers,
s’inquiète de cette activité militaire russe de plus en plus importante.
D’autant plus que, en mars 2017, selon son renseignement militaire
[l’Etterretningstjenesten, ndlr], 9 bombardiers russes ayant décollé de la base
de Kola, auraient effectué un « vol tactique » afin de simuler l’attaque des
radars Globus II et Globus III installés sur l’île de Vardø.
Or,
il se trouve que ces radars, financés par les États-Unis mais exploités par le
renseignement norvégien, sont régulièrement dénoncés par Moscou. « La Norvège
doit comprendre que, après être devenue un avant-poste de l’Otan, elle devra
faire face […] à la force militaire de la Russie », avait ainsi affirmé
Teimuraz Ramishvili, l’ambassadeur russe en poste à Oslo, en juin 2017. « Par
conséquent, il n’y aura plus d’Arctique pacifique », avait-il prévenu.
Face
à cette situation, la Norvège a augmenté ses dépenses militaires [+7% en 2018]
afin de moderniser les capacités de ses forces armées. « Nous avons un voisin
de plus en plus imprévisible à l’est qui renforce ses capacités militaires et
qui affiche sa volonté d’employer la force militaire en tant qu’outil politique
», avait alors fait valoir Mme le Premier ministre norvégien, Erna Solberg.
En
outre, les États-Unis ont accepté, à la demande d’Oslo, de déployer une unité
de l’US Marine Corps à Vaernes près de la ville de Trondheim. Ce qui,
évidemment, a été vivement critiqué par Moscou. Enfin, plus récemment, la
Norvège a accueilli l’important exercice Trident Juncture, organisé
par l’Otan. Et cela, une fois encore, au grand dam de la Russie…
D’où
la surenchère de Moscou. « Contrairement aux traditions historiques des
relations de voisinage et de la coopération dans l’Arctique, Oslo continue à
faire monter la tension et à accroître le risque d’action militaire. Cela ne
sera pas laissé sans réponse », a en effet prévenu Maria Zakharova, la
porte-parole de la diplomatie russe, lors de sa conférence de presse
hebdomadaire, le 7 février.
«
Il existe de plus en plus d’exemples de la participation active de la Norvège à
la mise en œuvre des plans de l’Otan visant à accroître la présence de
l’Alliance dans la région arctique. En 2019, cette liste sera complétée par la
création d’une infrastructure destinée aux sous-marins de l’Otan, en
particulier près de Tromsø, dans le nord de la Norvège », a précisé Mme
Zakharova. Aussi, « la Fédération de Russie prendra toutes les mesures
nécessaires pour assurer sa sécurité », a-t-elle prévenu.
Effectivement,
depuis le démantèlement [et la vente] de la base sous-marine d’Olavsvern, les
sous-marins nucléaires, principalement américains et britanniques, sont
désormais autorisés à faire escale au port industriel civil de
Grøtsund/Tønsnes, explique The Barents Observer. Là, ils y assurent la relève de
leurs équipages et s’y réapprovisionnent.
«
En règle générale, un sous-marin américain en mission en mer de Norvège ne
voudrait pas naviguer vers Haakonsvern [une base navale située dans le sud du
pays] ou le Royaume-Uni pour embarquer un membre d’équipage ou se
réapprovisionner. Faire surface près de la région où se déroule le jeu du chat
et de la souris avec les Russes fait gagner du temps », avait expliqué, en
janvier 2018, le capitaine Per-Thomas Bøe, du ministère norvégien de la
Défense. En moyenne, cela arrive « trois à quatre fois par mois », avait-il
dit.
Cela
étant, la présence de ces sous-marins appartenant à des pays de l’Otan [ce qui
ne veut pas dire qu’ils soient en mission au profit de l’Alliance, ndlr] dans
les eaux norvégiennes est très modeste par rapport à celle de leurs homologues
russes.
La
Flotte du Nord russe aligne en effet une vingtaine de sous-marins nucléaires
[dont 13 SNA et 9
sous-marin de la classe Kilo], sans compter les navires dédiés à la lutte
anti-sous-marins [ASM].
Présentez
le document :
Quels
sont les acteurs stratégiques dans la région ?
Quels
sont les enjeux ?
Quels
sont les moyens déployés ?
Le
risque d'un conflit ouvert est-il réel ?
Si
oui, ce danger est-il imminent ?