La France : une
puissance maritime ?
Pb : La France est elle une puissance
maritime ? Sa puissance repose-t-elle sur sa maîtrise de la mer ? Parvient-elle
à contrôler ses espaces maritimes ?
I La
France assoit une partie de sa puissance sur la valorisation et le contrôle de
ses espaces maritimes
a) Sur un vaste domaine maritime.
Avec une superficie de 10 754 858 km2, la France possède le deuxième domaine maritime mondial. L'extension de cet espace maritime
s'explique par la possession d'un grand nombre de territoires ultramarins. La France a d'ailleurs récemment demandé son extension en Martinique,
Guadeloupe, Guyane, Nouvelle-Calédonie et dans les TAAF (Kerguelen et Crozet).
En 2015, il a ainsi été agrandi de 579 000 km2. En outre, la France possède
près de 19 193 kilomètres de côtes
ce qui la situe dans ce domaine au 9ème
rang mondial.
b) La France possède des ressources et
de nombreuses potentialités.
Le domaine maritime offre de nombreuses potentialités pour satisfaire les
besoins de la population et de l'économie. Au large par exemple, les vents sont plus puissants et constants.
Ce qui permet d'imaginer le développement de parcs éoliens off shore. Concernant les hydrocarbures la France place ses espoirs au large de la Guyane et
de Saint-Pierre et Miquelon.
Les ressources
du littoral sont nombreuses. En Méditerranée et sur le littoral Atlantiques,
les marais salants sont exploités.
La production de coquillages prend
différentes formes : conchyliculture, mytiliculture, ostréiculture. Le littoral
joue aussi le rôle d'interface. Le
long des côtes françaises on compte 66
ports de commerce maritimes. Dans les ports, les espaces sont souvent
spécialisées. On trouve par exemple des terminaux pétroliers au Havre et à
Fos-sur-Mer. A Boulogne-sur-Mer on trouve des industries spécialisées dans la
transformation du poisson. Se forment donc de véritables zones industrialo-portuaires.
c) Elle cherche à protéger ces milieux et
...
C'est ce qu'elle avance au sujet des iles
éparses. Une réserve naturelle y est
créée pour veiller à protéger la biodiversité. Des zones protégées sont
également établies comme la réserve
naturelle marine de Cerbère-Banyuls où se rend régulièrement l'atelier de
plongée du lycée. En 1975, un conservatoire du littoral également été
créé pour protéger les zones côtières de la dégradation du paysage et de
l'environnement.
d) ..... ses intérêts
Si on s'en tient au tonnage des navires de
guerre la France est la 7ème puissance
navale mondiale. Elle dispose sous-marins
et des navires qui lui permettent d'assurer sa présence sur toutes les mers
du globe. Elle possède un porte-avion
à propulsion nucléaire, le Charles De Gaulle, qui renforce ses capacités de
projection. La dissuasion nucléaire
est en partie assurée par 4 sous-marins
nucléaires lanceurs d’engins (SNLE). Des bases militaires comme Djibouti
offrent des points d'appuis pour les missions des navires. Ces moyens de
défense contribuent également à lutter contre les flux illicites de la
mondialisation et la piraterie.
II Mais l'exploitation
du domaine maritime et son contrôle restent problématiques.
a) L'exploitation des ressources n'est
pas toujours évidente.
Certains gisements peuvent s'avérer moins prometteurs que prévu. Finalement,
en 2019 Total a renoncé à poursuivre
ses recherches de pétrole au large de la
Guyane. En ce qui concerne l'éolien
off-shore, la France a tardé à développer cette technique par rapport à
certains de ses voisins européens comme le Royaume-Uni ou l'Allemagne. Cela
s'explique de plusieurs manières. Pour commencer, elle a longtemps donné la priorité au nucléaire pour sa production
électrique. Elle a ensuite tardé à développer cette technologie. Pour finir
certains projets ont été confrontés à l'opposition d'usagers et de
professionnels de la mer craignant pour leur ressource. Ce n'est que l'année
dernière par exemple que les derniers blocages judiciaires ont été levés pour
le projet de Saint-Brieuc ( site
officiel) . Il faut dire que les préoccupations
environnementales sont nombreuses.
b) La préservation de l'environnement
n'est pas systématique.
Autour de l'atoll de Mururoa, les territoires
polynésiens restent affectés par les 138
essais nucléaires menées par la France de 1966 à 1996 En Nouvelle Calédonie, c'est la
barrière corallienne qui souffre de l'exploitation minière du phosphate et du
nickel. L’espace maritime français est fortement pollué, que ce soit en métropole avec la multiplication des marées
noires, ou en outre-mer avec l’activité nucléaire (qui a pris fin en Polynésie
en 1996), le dynamitage des coraux ou l’exploitation minière du phosphate ou du
nickel, en Nouvelle-Calédonie par exemple. Les littoraux français sont aussi
parfois victimes de marée noires accidentelles ou de pratiques criminelles
telles que le dégazage ou le déballastage. Heureusement, la mise en place d'un
système associant avions et satellites de surveillance a permis de faire passer
le nombre de navires interpellés pour ces pratiques de 40 entre 2004 et 2009 à
trois entre 2012 et 2017 sur le littoral Atlantique. Pour finir, il ne faut pas
oublier que les plus fortes pollutions marines sont d'origine terrestre. Le golfe de Gascogne et le golfe du Lion sont
parcourus par des courants de déchets produits par les métropoles qui les
jouxtent.
c) Un contrôle qui peut être contestée.
La question des limites de la ZEE peut donner
lieu à des conflits. Elle est par exemple contestée par le Canada au large de Saint-Pierre et
Miquelon. Autre exemple, Madagascar conteste
la souveraineté française sur Madagascar. L'extension du domaine maritime
français peut donc encore faire l'objet de négociations.
d) Une puissance navale concurrencée.
A l'heure où la Chine construit son troisième porte-avion, la France a vu décroître
de 20 % le nombre de navires déployés dans le monde. Cela s'explique avant tout
par des mesures dʼéconomie car la
fin de la guerre froide n'a pas mis fin aux conflits. Pour finir, le Charles De
Gaulle connait régulièrement des avaries.
e) Les ports français restent
périphériques.
Le port du Havre qui a fait l'objet de notre
étude de cas 56e position dans le classement mondial des ports pour le trafic
de conteneurs, alors que celui de Rotterdam aux Pays-Bas est 9ème. Cela peut
s'expliquer par sa position marginalisée par rapport à la dorsale européenne et
par le relatif éloignement du bassin
économique parisien. D'une certaine façon, le port du Havre est pénalisé par
son arrière pays, son hinterland. Il souffre aussi d'un manque d'équipement. Des progrès doivent être réalisés en matière
d'infrastructures pour réduire le temps
de rupture de charge. Cela peut passer par la création de portiques, de quais, de systèmes roll on–roll
off et par des avant-ports qui dispensent les navires d’une remontée d’estuaire ou
d’un atterrissage. Le port de Marseille arrive lui en 107e. Des efforts sont
donc réalisés par l'Etat et les collectivités territoriales pour aménager les
ports et les rendre plus compétitifs
dans le contexte international. On peut citer pour exemple les projets Neptune
à Dunkerque, Port 2000 au Havre, Fos 2 à 4XL à Marseille-Fos.
Conclusion : Grâce à ses
possessions ultramarines, la France possède donc la deuxième zone économique
exclusive (ZEE) mondiale. L'espace maritime continue à faire d'elle, une
puissance même si ses capacités maritimes sont fortement concurrencées. Sa
protection est donc un enjeu pour le pays.
Littoral : au sens strict, bande comprise entre le niveau des plus basses mers
et celui des plus hautes mers (estran). Au sens élargi, il s’agit d’une zone de
contact entre mer et terre.
Arrière-pays
(Hinterland):
partie continentale en arrière d'un port maritime constituant son aire
d'approvisionnement et de desserte.
Avant-pays (foreland) :
espace outre-mer constitué par les partenaires commerciaux du reste du monde.
Interface : zone de contact
entre deux espaces différents, animée par de nombreux échanges et qui marque
également une discontinuité.
Conteneurisation
: mode
de transport par caisses de dimensions normalisées. Le conteneur de base est la
boîte de 20 pieds (6.058 pm) de long et d’une capacité de 20.32
tonnes.
Intermodalité : système de
transbordement permettant d’utiliser des moyens de transport complémentaires,
en supprimant ou en limitant les ruptures de charge d’un mode de transport à
l’autre.
Multimodalité : utilisation et
combinaison de plusieurs modes de transports au cours d’un même déplacement ou
transport
Plateforme
multimodale :
plate-forme qui associe plusieurs modes de transport, maritime, fluvial,
ferroviaire, routier, réunis dans un même lieu (port, aéroport)
Pour
en savoir plus sur le port du Havre.