Qu'est-ce qu'une ville ? 

Exemples

La ville est une  concentration de population. Certains l'identifient en définissant un seuil, un nombre d'habitants en deçà duquel on ne peut parler de ville. La ville se caractérise par les densités de population.  

En ville pour l'essentiel la population n'est pas paysanne. Elle est l'espace de la diversité sociale. 

Les fonctions économiques sont variées et non agricoles.

Dans  les villes se concentrent des fonctions de commandement (politiques, militaires, économiques , religieuses) sont marquées et affirmées 

 

La ville est un espace fortement anthropisé, artificialisé, couvert par le bâti. Il en résulte un paysage particulier, hiérarchisé

La ville a un plan et elle est parcourue par différents réseaux

La ville organise, polarise  l'espace environnant dans lequel elle est située. Elle est un lieu de passage, de circulation. C'est souvent un carrefour.

Mais la ville pose aussi des problèmes qui sont autant d'enjeux pour ses aménagements.

Les problèmes posés par la ville mais aussi les opportunités qu'elle procure et ses avantages suscitent des représentations. Il existe un imaginaire de la ville et des cultures urbaines. 

Les premières villes 

Jéricho

 

Uruk

 

C'est ainsi que les archéologues distinguent  une ville d'un village.  Le peuplement des villes n'est pas dominé par les paysans.

On peut donc parler de ville lorsque dominent des activités de transformation, de commerce, ...

...de pouvoir, d'administration ou liées à la religion.

 

 

 

 

 

La ville antique

Babylone

 

Athènes

 

 

 

 

 

Rome

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y avait près d'un million d'habitants à Rome ce qui en faisait la plus grande ville de l’Antiquité.

 

 

 

 

Le tracé en damier est l'idéal de la cité antique codifié avec  Platon et Aristote,

 

il prend la forme chez les romains du cardo (nord-sud) et du decumanus (est-ouest)

 

 

 

 

 

 

 

 

Ostie est le port de Rome

 

 

La ville médiévale

Carcassonne

 

 

 

Cordoue

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mirande

Les villes du Moyen Âge sont, elles, plutôt de petite taille

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Progressivement au Moyen-Age , le marché devient un  lieu central dans  la vie urbaine.

 

 

La bastide deMirande est d'ailleurs créée au 13ème siècle pour des raisons économiques, le seigneur d'Astarac, l'abbé de Berdoues, le représentant du roi Eustache de Beaumarchais signent un contrat de paréage pour créer Mirande et ainsi prélever des revenus des échanges. On trouve sur les place des marché de plusieurs bastides les gabarits de mesures destinées à garantir la loyauté des échanges.

Les remparts sont l'expression de la puissance militaire

 

 

 

 

Beffroi est l'expression du pouvoir municipal

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A Mirande, la tour de l'horloge marque le pouvoir religieux de l'abbé de Berdoues.  L'église qui fut un temps cathédrale Mais le pouvoir seigneurial est représenté avec al tour de Rohan.

 

 

 

Certaines villes ont une autonomie (Chartes)

 

De la Baltique à la mer du Nord, les villes de la ligue hanséatique obtiennent d'importants privilèges notamment sur le plan commercial.

 

 

Pour d'autres le niveau d'autonomie est tel qu'elles se, constituent en puissantes cités-États comme Venise ou Gênes en Italie.

 

Le plan classique d'une ville du Moyen Age est concentrique.

1. le talus

2. le fossé

3. les remparts

4. les créneaux

5. une tour

6. la porte de la ville

7. le pont-levis

8. le beffroi

9. l'église

10. le faubourg ou s'exerce le  pouvoir seigneurial

11. la campagne

12. la rivière

Au delà des remparts s'entend la banlieue où s'exerce le droit seigneurial

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fondée ex-nihilo, la bastide présente souvent un plan quadrillé en damier.

 

ville devient un carrefour

 

Le point zéro des routes de France actuelle située sur el parvis de Notre Dame de Paris semble remonter au Moyen-âge.

 

La ville est lieu de l'échange des idées. C'est la Cordoue du film le Destin de Youssef Chahine qui attire Joseph et bien d'autres intellectuels dans la réalité

Epoque Moderne 

 

 

Dans les villes se développe la bourgeoisie. Le bourgeois est l'habitant aisé d'un bourg, d'une ville.

 

 

 

 

La ville domine alors la campagne sur le plan économique et culturel . Les terres agricoles appartiennent pour beaucoup à des citadins. Vers la ville convergent les productions des campagnes (agriculture, proto-industrie).

Pour Louis XIV, Versailles, c'est le moyen de contrôler les élites nobiliaires rurales tout en se tenant à l'écart des menaces parisiennes.

 

Au 16 ème siècle la ville reste marquée par certaines formes de violences.  Elle est parfois perçue comme le lieu de la décadence. C'est l'impression que donne encore Bruegel quand il se tourne vers la ville biblique de Babylone : http://bruegel.pieter.free.fr/babel.htm

 

https://www.caminteresse.fr/video/que-symbolise-la-tour-de-babel-2-1166720/

 

mais à partir du 17ème, la ville commence à être perçue comme l'espace d'une certaine "civilisation des mœurs" (Norbert Elias) alors que la campagne est perçue comme "sauvage"

 

La ville de l'ère industrielle

 

Avec l'industrialisation on observe une véritable explosion urbaine.  De zéro au début du 19ème siècle,  le nombre de villes de plus de 100 000 habitants passa à 28 au Royaume Uni en 1845. La population de

Mulhouse passe de 10 000 habitants en 1812 à plus de 36 000 en 1836.

 

 

Dans le Paris Haussmannien les disparités se lisent horizontalement et verticalement.

Horizontalement, car de longue date, les élites urbaines privilégient l'ouest de la ville pour ne pas être exposé à l'air vicié de la ville ( les vents dominants soufflent d'ouest en est). Dans un immeuble haussmannien, les plus aisés sont en bas et les plus pauvres, notamment les domestiques en haut.  

La ville est associée au développement de l'industrie même si se maintient une industrie rurale

 

 

Au début du 19ème siècle New York adopte un plan à damier pour ses rues

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans se contexte, la ville s'étend et on voit se constituer les premières conurbations  (terme inventé en

1915 )

L'insalubrité, l'hygiène et la

sécurité font partie des grandes préoccupations de l'époque.

 

Le Baron Haussmann préfet de Paris propose un plan d'urbanisme destiné à favorisé la circulation, l'évacuation des effluent et le contrôle des classes populaires

L'espace du rêve. Pour Rastignac, le personnage arriviste de Balzac la ville est l'espace des possibles.

 

Mais avec l'industrialisation et ses nuisances,  apparaît un rejet de la ville. Aux yeux du peintre britannique Turner, elle est l'espace du désenchantement du monde. L'école de Barbizon développe le goût du paysage rural dans ce contexte.

 

Elle est perçue par les traditionalistes français comme un espace malsain, comme un monde de perdition puisque la famille et les valeurs traditionnelles y sont menacées

 

Certains socialistes utopiques propose des projets urbanistiques pour améliorer les conditions de vie des ouvriers. C'est la cas du Familistère de Guise :

Ma leçon

Une vidéo

 

 

Mais elle est aussi perçue comme l'expression de la modernité dans la première moitié du 20ème siècle  comme dans Metropolis  de Fritz Lang (1927)

 

Les totalitarismes  ne manquent pas de proposer des projets urbains pour inscrire dans l'espace leurs idéologie (Littoria

 en Italie

 (1932), Germania d'Albert Speer pour Hitler)

 

 Les expériences de cités-jardin ou tenter la campagne à la ville 

Autres exemples d'utopies réalisées :

https://youtu.be/7rJh4uW96NA

La ville contemporaine 

Mirande

Auch

Toulouse

Mumbai

New-York

S’il y a ville en France lorsqu’une agglomération dépasse 2 000 habitants, ce n’est pas le cas partout, loin s’en faut : au Danemark, il y a ville dès lors que la population densifiée dépasse 250 habitants ; au Japon, 30 000 ; en Égypte, 11 000

Les disparités socio-spatiales sont extrêmes à Mumbai

 

Attention : On voit apparaitre désormais des fermes dans les sous-sols ou sr les toits des villes

Skyline

Brasilia

La ville globale est une ville dont le rayonnement mondial s'explique par la concentration des fonctions de commandement et le rôle nodal (ports, hubs, gares)  La ville global organise sa région (mégalopoles) et le monde (Archipel Mégalopolitain Mondial)

Une leçon sur ce thème :

Aux Etats-Unis, la ville de la prospérité est la ville de l'automobile. Elle s'étend don largement de façon concentrique  

Aux Etats-Unis, également, désormais les villes deviennent polycentriques.

En France

Pendant, les trente glorieuses, de grands ensembles, des villes nouvelles satisfont les besoins de logements de l'époque.

Avec la ville nouvelle du Mirail, l'architecte Candilis rêve d'une ville autonome destinée à accueillir les classes moyennes et les ouvriers. L'idée était aussi de rendre la circulation aux piétons en plaçant l'automobile sous la dalle

Mais avec le développement de la maison individuelle et la concentration des difficultés les classes moyennes fuient les zones d'habitat collectif périphériques.

Ils en résulte une forme de ségrégation spatiale avec des quartiers où se concentrent les difficultés.

Dans les centres-villes la gentrification nuit à la mixité sociale

En France, la politique de la ville a plusieurs objectifs :

Développer l'activité économique et réduire le chômage dans certaines zones urbaines,

Favoriser la mixité sociale et le vivre en semble (ce dont témoigne le travail de Tamara Erde

Améliorer l'habitat  

Empêcher l'enclavement de certains quartiers,

Lutter contre les problèmes de saturation de la circulation

Réduire le problème et le sentiment d'insécurité

Rendre la ville plus respectueuse de

l'environnement.

Eco-quartiers

La pollution visuelle par la publicité  aux abord des villes

Pendant les trente glorieuses, la ville bassin d'emploi, reste attractive. L'exode rural qui se poursuit en témoigne.

 est également critiquée

La ville attractive: exode rural

Etudiants

Jeunes actifs

Dans son film Playtime Jacques Tati dénonce l'ultra-fonctionnalité des projets urbains de son temps.

Aujourd'hui, la ville est répulsive pour les uns

La ville répulsive rurbanisation

http://youtu.be/hmAY9bSn-1Q

Dessin anime

https://www.youtube.com/watch?v=YMHtY2gf0jE

et attractive pour les autres, les étudiants, les jeunes actives, les CSP supérieures.

La ville du futur et/ou de fiction  

 

 

 

 

 

 

Smart cities

 

 

Gotham City, la ville du vice, de la corruption

Sin city

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Conclusion :

Contre toute attente ce n'est pas chose aisée d'identifier et de définir une ville. En effet la ville est polymorphe dans le temps et l'espace.  Les modèles urbains changent d'une époque à l'autre d'un continent à l'autre. Selon leur place dans le hiérarchie urbaine, elles n'ont pas la  même influence, le même rayonnement.

Pourtant, on parle toujours de ville. Alors qu'ont de commun Mirande et New-York en dehors du plan à damier qui témoigne d'une planification et donc de l'inscription sur le territoire d'une volonté politique et économique ? Le caractère non agricole de la population, le rôle de marché et de carrefour, les fonctions de commandement ou leurs relais, l'organisation du territoire périphérique?   Pourtant,  la comparaison entre un gros bourg rural et une ville globale s'arrête  bien vite. La petite ville étant loin de susciter la même admiration que la métropole. Cela prouve que les ville est au cœur  des représentations. De ce point de vue, la ville, c'est un peu" je t'aime moi non plus". Quasiment à toutes les époques elle apparait comme l'espace des possibles mais aussi comme le comme le réceptacle de tous les maux du monde. 

Vocabulaire :

Situation : désigne la ville dans son environnement régional.

Densité : nombre d'habitant par unité de surface en général le km².

Aménagement : résultat d’une modification volontaire de l’organisation de l’espace

Bibliographie :

SUEUR J-P., Villes du futur et futur des villes, rapport au Sénat 2011 http://www.senat.fr/rap/r10-594-2/r10-594-2_mono.html

ROBATEL N. , Les villes géantes à l'ère de la mondialisation, Problèmes politiques et sociaux, n°841La documentation française, 2000.

MORICONI-EBRAD F., De Babylone à Tokyo, les grandes agglomération du monde, Géophrys, 2000.