-Le contexte au moment de l'arrivée des Suganas à Mirande en 1942

La partie sud de la France est administrée par la régime de Vichy. Les allemands n'ont pas encore passé la ligne de démarcation pour envahir al zone sud. Par contre,  à Wannsee dans la banlieue de Berlin en janavier 1942 est décidée par les responsables nazis la déportation systématique des juifs d'Europe. Cela se traduit en zone occupée par la rafle du Vel d'Hiv les 16-17 juillet 1942. En zone non occupée, la déportation est préparée par le ministre de l'intérieur de Pétain : Darquier de Pellepoix.  

Là les rafles débutent en  août 1942. Les camps du Sud sont les premiers concernés. Les juifs de Gurs, Rivesaltes, du Récébedou et des Milles, de Noé, de Septfonds , Casseneuil, Saint Sulpice et le Vernet  sont déportés. Mais cela ne suffit pas. Les listes de juifs que nous avons vues aux archives sont prêtes. Il s'agit par exemple  des les listes du recensement de 1941  et celle par exemples des juifs allemands et assimilés demandée par la préfecture. A l'origine, les Allemands ne souhaitent pas les moins de 18 ans  mais René Bousquet , secrétaire général de la police de Vichy demande ces derniers soient également déportés.

Au total, c'est au moins 180 personnes qui furent arrêtées et déportées au lendemain de la rafle du 26 aout dans le Gers. La liste TKU que nous avons étudiée dresse le bilan de cette arrestation. La zone non-occupée est alors le seul territoire d'Europe où des juifs ont été déportés alors que  l'occupant n'était  pas présents. Beaucoup de raflés gersois vont passer par le camp du Vernet à celui de Drancy avant de partir à Auschwitz. Si les autorités de Vichy suspendent temporairement les arrestations  fin 42 en craignant le développement de formes d'hostilité dans l'opinion publique, les rafles reprennent en février et en septembre 1943.

Au total selon Guy Labédan se sont près soit 146 juifs résidant dans le département du Gers qui sont décédés en déportation à la suite de leur arrestation. Or au début de la guerre, on peut selon la même source estimer à 900, le nombre de juifs français et étrangers qui résidaient dans le Gers. Pour la France, le bilan est de 76 000  juifs déportés sur les 350 000 présents en  France en 1939. Seulement 2500 ont survécu. Les victimes ont surtout été des juifs étrangers (24 000 juifs français déportés).

Bibliographie :

La déportation , OANCVG http://sdonac32.pagesperso-orange.fr/deportation.htm

POLUA-SOMOGYI G. , Enfants déportés, enfants sauvés, Les petits réfugiés juifs du Gers 1940-1944, Alain Sutton, 2011.

COURTES  G . et G., Les familles juives dans le Gers, (1939-1945), SOCIETE ARCHEOLOGIQUE DU GERS, 2008.

Nérée Manuel

01-18