Le projet d’unification de la nation autour des valeurs de 1789 et
ses modalités de mise en œuvre (symboles, lois scolaires, affirmation des
libertés fondamentales)
Comment la république affirme-t-elle ses principes à la fin du
19ème siècle et au début du 20ème ?
I L'affirmation des valeurs républicaines.
a) …L’affirmation
de symboles, de principes ...
Elle
a désormais ses symboles. A partir de 1877, la figure de
la Marianne entre dans les mairies et les écoles. La Marseillaise devient hymne
national en 1879. En 1880, le 14 juillet devient fête nationale et à cette
occasion la devise « liberté, égalité, fraternité » est
installée sur le fronton des bâtiments officiels.
b) et des
libertés fondamentales
.En 1881, la loi sur la
liberté de la presse affirme la liberté d’expression. En 1884, la loi Waldeck-Rousseau relative à la création des syndicats
professionnels établit véritablement la liberté syndicale après le droit de coalition
en 1864. Cette liberté politique et syndicale connait cependant une entrave
avec les lois de 1893 et 1894, dites lois
scélérates qui visent à lutter contre le mouvement anarchiste responsable
d'attentats. A partir de 1901, la
loi sur les associations permet la constitution de partis politiques.
II La sécularisation de la société
a) L'école : un enjeu.
Dès la Révolution
française, Condorcet prône la fin de l'enseignement
religieux dans l'instruction publique. Sous la restauration puis la IIème République
les lois Guizot (1833) puis Falloux (1850) ne font qu'obliger les communes de
plus de 500 habitants à financer le fonctionnement d'une école
primaire de garçons puis de filles. Sous la
Restauration, l'Eglise regagne du terrain dans le domaine de
l'enseignement notamment grâce aux ordres religieux : les congrégations.
Les
lois Ferry renforcent la demande de matériel pédagogique. Dans certains cas, ce
sont les communes qui fournissent les manuels. Cette demande est en grande
partie satisfaite par la maison Larousse dirigée alors par le gersois Claude Augé. Son "Cours de
Grammaire", est publié à des millions d'exemplaires entre 1890 et 1895.
Ces efforts en matière
d'instruction sont récompensés par une baisse de la proportion d'illettrés.
Celle-ci se stabilise autour de 4% d'une classe d'âge au début du siècle.
Sécularisation : processus par lequel
l’église est moins présente dans la société et dans les institutions.
b) La loi de séparation de l'église et de l'Etat.
En 1905 est adoptée la loi
de séparation de l'église et de l'Etat. Pour commencer c'est une loi qui affirme la liberté religieuse. Elle
s'inscrit ainsi dans la continuité des lumières et de la Révolution. La liberté
de conscience est en effet garantie une première fois par la Révolution française. Le 26 août 1789,
la Déclaration des Droit de
l'Homme et du Citoyen affirme dans son article 10 que " Nul de doit être
inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne
trouble pas l'ordre public établi par la loi". La Révolution fait donc des protestants et des juifs des
citoyens égaux aux autres. C'est dans le même état d'esprit que l'article
1er de la loi de 1905 affirme "
La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice
des cultes..."
c) Des valeurs
républicaines auxquelles les français adhèrent progressivement
Les
mesures auraient dû aliéner définitivement les catholiques à la République.
Mais finalement, ils adhèrent à ce régime. Le Cardinal Lavigerie en
1890 puis le pape Léon XIII en 1892, demandent le ralliement des
catholiques français à la République. Mais tous ne suivent pas cet appel comme
en témoigne la crise des Inventaires (1906-1907) qui suit
la loi de Séparation. Quelques accommodements permettent de
réduire les tensions. En 1924, les associations
cultuelles catholiques sont remplacées par des associations diocésaines placées sous l'autorité des évêques.
Conclusion : La IIIème République ancre donc durablement un certain nombre de
valeurs dans la société française. C’est donc une république démocratique et
laïque qui s’est imposée non sans mal dans les années 1880.