Séries : 1L, 1ES, 1S.

 

Titre : Les mutations des espaces industriels dans le contexte de la mondialisation.

Etude de cas : Aerospace valley, un territoire de l’innovation

 

Attention, les territoires de l’innovation ne sont pas exclusivement industriels. Chez nous dans le Gers, le Palmipole offre un intéressant contre-exemple. Il est cependant possible d’aborder la question des transformations des espaces industriels à travers l’étude d’un territoire de l’innovation à dominante industrielle présent dans notre région : l’Aerospace valley.

 

Problématique : Comment évoluent les espaces industriels français dans le contexte de la mondialisation ?

 

I La carte des espaces industriels est marquée par ….

a)     …des héritages…

Les régions Île de France, Rhône-Alpes sont aujourd’hui les plus industrialisées de France. Mais on observe également que la France du nord-est de la ligne Le Havre-Marseille est plus industrialisée que celle du sud-ouest.

 

b)     …..qui s’expliquent par d’anciens facteurs de localisation.

Cela s’explique pour beaucoup par l’histoire de l’industrialisation qui dans ses premières phases a reposé sur les gisements de houille et de fer et sur la proximité des villes, réservoirs de main d’œuvre et marchés importants.

 

c)     La crise des ces anciens espaces industriels peut rendre nécessaire leur reconversion.

Les industries motrices de la première industrialisation sont en perte de vitesse. Les grandes régions industrielles du nord et de l’est sont en cours de reconversion et dans certains cas de désindustrialisation. On voit alors apparaître des friches industrielles. Les petits bassins industriels comme en Midi-Pyrénées, dans le Massif Central ou bien dans les Vosges connaissent le même processus.

 

Fiches industrielles : espaces abandonnés par les industries.

Reconversion industrielle : développement de nouvelles activités industrielles.

 

II Aujourd’hui, dans le contexte de la mondialisation, on assiste à ….

a)     ….l’amorce d’un redéploiement sur le territoire national.

On assiste aujourd’hui à un redéploiement des activités industrielles au bénéfice de l’ouest et du sud. On ne peut cependant pas parler pour l’instant de France inverse. Certaines activités se rapprochent également des littoraux, comme le montre le cas de la sidérurgie à Dunkerque. On peur parler de littoralisation ou de maritimisation des activités. 

b)     Ces dynamiques sont liées à la mise en avant de nouveaux facteurs de localisation …

Désormais, certaines des matières premières ou des sources d’énergie sont importées. Certains gisements nationaux semblent moins rentables. De plus les localisations sont de plus en plus déterminées par la présence d’une main d’œuvre qualifiée, l’existence d’un réseau d’entreprises, de laboratoires, de structures de formation  et d’aménités paysagères. C’est ainsi que se sont constitués les premiers technopôles comme Sophia-Antipolis.

 

Technopôles (m) : espace réunissant des industries de haute technologie, des universités et des laboratoires.

Technopole (f) : ville ou métropole où les activités de haute technologie sont fortement représentées.

 

c)     et à une volonté politique de rendre les territoires compétitifs.

Après avoir cherché par une politique de primes et de taxes  à réduire les déséquilibres de l’espace industriel français, l’Etat mise désormais sur la compétitivité des territoires. C’est pourquoi, sur le modèle italien des systèmes productifs locaux ou sur celui des clusters américains, il soutient la mise en place de pôles de compétitivité spécialisés (71 en France dont 7 mondiaux)  et des districts industriels. On attend de ces pôles des synergies, de l’innovation, de la croissance et des emplois.

 

Schéma

 

Pôles de compétitivité : Un pôle de compétitivité est sur un territoire donné, l’association d’entreprises, de centres de recherche et d’organismes de formation, engagés dans une démarche partenariale (stratégie commune de développement), destinée à dégager des synergies autour de projets innovants conduits en commun en direction d’un (ou de) marché(s) donné(s)

Cluster (grappe) : regroupement, dans un bassin d’emploi, d’entreprises du même secteur, à la fois concurrentes et complémentaires, fonctionnant en réseau.

Synergies : mise en commun des efforts et coordination des actions pour réaliser quelque chose tout en économisant les moyens.

 

III Cependant, ce redéploiement dépasse le cadre national.

a)     On assiste à des délocalisations …

La fermeture des unités de Moulinex en Normandie est le reflet du phénomène de délocalisations que l’on observe en France depuis plus d’une dizaine d’année. Dans le cas de Molex à Villemur-sur-Tarn, il s’agit d’une relocalisation des activités vers le pays d’origine, les Etats-Unis. Dans le cas de Renault et des productions de sa filiale roumaine Dacia, il s’agit de délocalisations déguisées. Selon une enquête INSEE publiée en 2010, le nombre des emplois industriels qui seraient détruits par les délocalisations serait de 34000 par an (36000 si on compte également les emplois du tertiaire-HS). Ces délocalisations, associées à d’autres facteurs comme les gains de productivité et la tertiarisation de l’économie, exposent la France à un risque de désindustrialisation. Pour information, en 2011, plus de la moitié (1.9 millions) des voitures de marques françaises (3.6 millions) était fabriquée à l’étranger.

 

Délocalisation : Transfert de tout ou partie d’une activité à l’étranger afin de la réimporter, à moindre coût, sur le territoire national.

 

b)     et les stratégies adoptées  peuvent s’avérer risquées.

Certains considèrent que la politique des pôles de compétitivité renforce les territoires déjà favorisés et entretient des spécialisations excessives et dangereuses. D’autres soulignent que compte tenu du nombre de pôles, l’effort budgétaire consenti est en réalité dispersé (Jacques Fache). Cette critique est résumée par la formule de l’expert en innovation Marc Giget : « Et pourquoi pas un pôle bêtise à Cambrai ? ». Enfin, les entreprises regrettent la faible visibilité des pôles sur le plan international. Un audit remis au ministère du redressement productif au début du mois d’aout 2012, 16 pôles sur 71 sont jugées moins performants que les autres. Dans le cas d’Airbus, l’un des animateurs de l’Aerospace Valley, on peut s’étonner du coût économique du partage européen de la production de l’A380. On peut également être surpris de voir l’avionneur européen localiser en Chine une partie de la production de l’A330.

 

Conclusion :

Dans un contexte de mondialisation et d’exposition croissante à la concurrence, les espaces industriels évoluent ou pas. La reconversion n’est pas toujours une réussite et sur certains territoires, on assiste à un processus de désindustrialisation. D’autres parviennent à demeurer dynamiques mais il faut parfois l’impulsion d’acteurs comme l’Etat, l’Union européenne ou les collectivités territoriales pour les rendre, selon les espérances formulées, compétitifs. La crainte est alors de les voir se spécialiser à l’extrême se mettant en situation périlleuse de monoproduction.

 

Auteur : Nérée Manuel

Bibliographie :

DAMETTE F., SCHEIBLING J., Le territoire français, permanences et mutations, Hachette supérieur, 2003.

PITTE J-B, La France, Nathan université, 1997.

Dernière mise à jour : 09-12

 

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