Titre : Géopolitique

 

Activité : Pourquoi Donald Trump voulait-il acheter le Groënland ?

 

Le terme géopolitique est employé pour la première fois au 17ème siècle par Liebniz. Il a depuis été popularisé par Yves Lacoste qui en a fait une discipline universitaire importante. Une définition simple consisterait à dire que la géopolitique est l'étude des relations entre les Etats. Mais c'est un peu réducteur. En effet, de façon plus générale cette discipline peut étudier les relations d'influence et d'intérêts qu'entretiennent les différents acteurs sur n'importe quel territoire; que nous soyons à l'échelle internationale ou sur le plan local. Ces relations vont de l'alliance au conflit en passant par la simple coopération. Ces relations peuvent s'expliquer par le passé et donc l'histoire, mais aussi par des facteurs géographiques. Ces facteurs ne déterminent pas les relations internationales mais il faut les avoir en tête pour les comprendre.  Les enjeux sont en effet nombreux. Ainsi les rivalités peuvent être liées à la délimitation des territoires. Les ressources peuvent susciter des convoitises. L'évolution démographique peut expliquer les relations qu'un Etat entretient avec les autres. La collaboration peut viser des objectifs politiques et/ou économiques communs. Les relations entre tous ces acteurs impliquent donc souvent des rapports de puissance.  Pour une bonne compréhension de ces relations une analyse à plusieurs échelles est souvent nécessaire. La tentation n'est pas rare chez les spécialistes de la discipline de chercher à anticiper, à prévoir ce que vont devenir ses relations entre les différents acteurs quelles que soient les échelles retenues.

 

Un exemple ( à ne pas apprendre)

L’annonce en 2019de Donald Trump de vouloir acheter au Danemark le Groenland est le reflet des enjeux géopolitiques dans le monde.

Tout d’abord, c’est de façon cavalière que Donald Trump a évoqué son projet dans la presse. Il n’a pas utilisé les canaux habituels de la diplomatie pour faire sa proposition suffisamment folle pour provoquer le refus de la première ministre Danoise, Madame Frederiksen. Les relations entre les deux Etats se sont donc quelque peu refroidies.

Ce n’est pas la première fois que les Etats-Unis font une offre pour ce territoire. En 1867 et en 1946 des demandes avaient été formulées. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, Harry Truman souhaitait en faire le 51ème Etats du système fédéral américain.

Les raisons de cet intérêt sont multiples. Elles sont pour commencer territoriales. Le Groenland représente 2,2 millions de km². Il est entouré par 2,5 millions de km2 de zone économique exclusive. Cela conforterait le premier domaine maritime mondial des EU.

Ce territoire est riche en ressources susceptibles de compléter la puissance américaine. Le Groenland dispose de ressources énergétiques comme l’uranium et le pétrole. Il est riche en terres rares, ce cocktail de 17 minéraux utiles aux productions électroniques de haute technologie

A ce jour, le Groenland abrite toujours 10 % des réserves d’eau douce mondiale.

Par ailleurs, le Groenland est un point stratégique. A l’heure où les capacités de projection sont déterminantes pour les armées du monde, les États-Unis retrouveraient là un point d’appui qu’ils ne possèdent plus depuis 1967. Dans le contexte de la mondialisation et du réchauffement climatique, il peut être intéressant de contrôler un territoire qui commande l’une des routes maritimes arctiques : le passage du nord ouest.

Les Groenlandais qui bénéficient d’une autonomie renforcée depuis 2009 ne sont pas prêts à accepter de passer d’une souveraineté à l’autre. 

                                                                                       

Auteur : Nérée Manuel

 

 

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