Les Etats-Unis et le monde depuis 1945
Problématique : Les Etats-Unis avaient-ils vocation à devenir une
puissance ? Comment expliquer leur actuel leadership ? Quelles sont
les étapes de cette émergence ? Connait-elle des limites ? Est-elle
contestée ?
Par puissance, on désigne la capacité d’un
Etat à tirer parti de la combinaison de différents facteurs (poids
démographique, superficie, ressources naturelles, richesse économique,
capacités militaires, poids dans les institutions internationales, rayonnement culturel) pour
imposer sa volonté aux autres. Une superpuissance est
un Etat qui combine tous ces critères pour affirmer son influence partout dans
le monde (Etats-Unis et URSS pendant la guerre froide). Une hyperpuissance est une puissance sans rivale,
capable d’affirmer sa domination sans partage.
Téléologie : approche
finaliste qui analyse les événements et leur succession uniquement à la lumière
du présent.
I L'émergence d'une superpuissance de la guerre froide....
a) A
l’occasion de la seconde guerre mondiale les EU renforcent leur puissance.
Jusqu’en 1941, les Etats-Unis limitent leur participation à la
fourniture de matériel militaire au Royaume-Uni puis à l’URSS (loi cash and
carry, loi prêt-bail, victory
program). Mais progressivement, l’ «aire de coprospérité» que
le Japon conquiert progressivement en Asie orientale et dans le pacifique,
menace les intérêts américains dans la région. L’attaque de la base américaine
de Pearl Harbor à Hawaii, le 7 décembre
1941, oblige les Etats-Unis à entrer officiellement en guerre. En 1939 des
scientifiques, notamment Einstein, alertent Roosevelt des capacités
supposées des allemands de se doter d’une arme atomique. Le projet
Manhattan est alors lancé. Il aboutit à l’essai en juillet 1945 d’une
bombe à implosion (opération Trinity). Les Etats-Unis sont alors
les seuls à posséder la bombe nucléaire. Ils l’utilisent comme arme de
coercition le 6 aout et le 9 août 1945 sur Hiroshima et Nagasaki,
officiellement pour accélérer la capitulation japonaise. Mais l’utilisation de
la bombe sur la Japon avant l’entrée en guerre prévue de l’URSS
contre cette puissance laisse entendre à certains que « cet acte est le
premier acte diplomatique d’importance de la guerre froide à l’encontre de
l’URSS » (PMS Blakett).
La puissance des Etats-Unis est donc désormais considérable et
pour l’historien Maurice Vaïsse, la
seconde guerre mondiale marque la fin de la prédominance européenne au
profit de celle des deux superpuissances de la guerre froide.
La guerre froide est une guerre d’intensité
variable opposant indirectement deux
superpuissances dans un conflit idéologique. Chacune
essaye en effet de diffuser son modèle et d’étendre sa zone
d’influence. Il en résulte une bipolarisation du monde et une
concurrence acharnée entre les deux Etats.
b) Les
Etats-Unis établissent les bases d’une puissance économique et culturelle…
Dès la rencontre entre Churchill et Roosevelt au large de
Terre-Neuve en aout 41, la Charte de l’Atlantique demande le rétablissement de
la libre circulation à travers les océans. Cette volonté de rétablir les bases
économiques et les flux commerciaux mondiaux à leur profit est une constante
préoccupation des autorités américaines. Pour stabiliser les
monnaies et relancer le commerce, les accords de Bretton
Woods sont signés en 1944. Le dollar devient la
monnaie de référence internationale. Il est convertible en or (31.10 g d’or =
35 $). Les Etats-Unis détiennent d’ailleurs à ce moment là les 2/3 du
stock d’or mondial. Les monnaies ont donc des parités fixes
(ou presque) par rapport à l'or ou au dollar. A Bretton
Woods fut également mis en place un Fonds
Monétaire International(FMI), financé pour 1/4 par les EU et la Banque
Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD) financée
à 35 % par les EU (citation) Le plan Marshall, programme
d'aide américain destiné à stimuler la reconstruction de l'Europe après la
Seconde Guerre mondiale, est proposé en 1947 et adopté par le
Congrès américain en avril 1948. Il est prévu pour une durée de quatre
ans et porte sur une somme de 13 milliards de
dollars, dont 85 % de dons et 15 % de prêts à
long terme. L'Organisation européenne de coopération économique (OECE-future
OCDE) est créée pour accompagner la mise en œuvre de cette aide dans les seize
pays européens qui l'ont acceptée. Elle doit permettre de
soustraire ces pays de l’influence communiste. Elle participe à la politique
d’endiguement. Par ailleurs les Etats-Unis trouvent ainsi une
demande solvable. Cette volonté d’écouler les productions américaines concerne
également la culture. Au sortir de la guerre la dette française est annulée par
les américains. En contre partie, les accords Blum-Byrnes,
prévoient qu’aucune restriction ne soit apportée à l’importation de
films américains. C’est ainsi que se diffuse le mode de vie américain
(American way of life) et les modes de
consommation associés en Europe.
c) , s’inscrivent comme une
puissance géopolitique incontournable….
Réunis à Yalta en février 44, Staline, Churchill et
Roosevelt prévoient les conditions d'une paix durable dans le monde,
ils souhaitent la création d’une organisation des nations unies. Celle-ci voit
le jour avec l’adoption le 26 juin 45 de la charte de San Francisco (26 juin
45). Les Etats-Unis obtiennent comme le Royaume-Uni, la France, l’URSS et la
Chine un statut de membre permanant du conseil de sécurité et le droit
de véto associé au titre. Le siège de l’organisation
est établi à New York. Les soviétiques affirment d’ailleurs que cette
institution n’est alors qu’un instrument à la botte des Etats-Unis. Il faut
dire que la gestion de la guerre de Corée (1950-1953), semble
conforter ce sentiment puisque, pour contourner le blocage soviétique au conseil
de sécurité, l’Assemblé Générale vote une résolution
permettant l’envoi contre l’agresseur nord-coréen d’une force
multinationale essentiellement américaine. Cela participe de
la politique du Rollback voulue
par Eisenhower et qui vise à refouler le communisme. Sur
le plan intérieur se développe une véritable guerre contre l'ennemi de
l'intérieur. Le sénateur républicains Joseph Mc Carthy est à l'origine du Maccarthysme qui
traque dans différents milieux, notamment parmi les artistes, des agents du
communisme.
d)…et renforcent
leurs capacités militaires.
Ce sont les européens, notamment les britanniques qui, effrayés
par le coup de Prague en Tchécoslovaquie en 1948, demandent à se placer sous la
protection d’une alliance militaire menée par les Etats-Unis.
C’est dans ces conditions qu’est adopté le traité de Washington qui
donne naissance à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
Plus tard, sous l’impulsion de John Foster Dulles, secrétaire d’Etat aux
affaires étrangères, les Etats-Unis complètent leur système d’alliance avec l’OTASE,
l’ANZUS et le pacte de Bagdad. On a parfois parlé de pactomanie.
L’armement évolue également. Les EU pensaient avoir de l’avance pour longtemps
sur leurs adversaires. Mais en 1949, l’URSS se dote de
l’arme nucléaire (la bombe A). Les EU mettent donc au point en 1952 une bombe
plus puissante, thermonucléaire : la bombe H. La conquête
de l'espace participe à la course à l'armement. Dans
le contexte de la coexistence pacifique, les fusées de
l'exploration spatiale sont aussi des engins balistiques potentiels porteurs
de charges nucléaires. Les américains sont d'abord traumatisés par l'avance
prise par les soviétiques dans ce domaine. Le premier satellite spoutnik
est envoyé en 1957 et le premier homme dans l'espace s'appelle Youri Gagarine
en 1961. John Glenn est le premier américain à réaliser un vol orbital en 1962
pour la Nasa. En 1969, les Américains de la mission Apollo sont les premiers à
marcher sur la lune. Les Etats-Unis affirment ainsi leur avance conquise dans
ce domaine.
e) Ils doutent
cependant de leur puissance et de leur modèle dans les années 70
Mais sur le plan de la politique intérieure, la fin des années 60
et le début des années 70, correspondent à une période de doutes de la société
américaine sur la valeur de son modèle. Dès 1955, le refus de Rosa Parks de laisser sa place dans un bus à un blanc
est à l'origine d'un vaste mouvement de lutte pour les droits civiques dont Martin
Luther King est la figure emblématique. Si John Fitzgerald
Kennedy est favorable à l'égalité des droits. Son assassinat en 1963,
ne lui laisse pas le temps de l'imposer. En 1964 la ségrégation est
officiellement abolie dans le domaine scolaire. Mais les pratiques
ségrégationnistes et racistes demeurent notamment dans les Etats du Sud. En
1968, Robert Kennedy le frère de JFK et le pasteur Martin
Luther King sont tués. La lutte pour les droits
civiques se poursuit avec notamment des mouvements comme le Black
Power ou le Black Panther Party. En
1974, l’affaire du Watergate qui aboutit à une procédure
d’impeachment à l’encontre du président R. Nixon ébranle
le système politique américain. Les suites judiciaires révèlent
alors combien le pouvoir est corrompu par les grandes firmes transnationales de
Wall Street comme ITT (télécommunications) et Gulf Oil
ou American Airlines.
Sur le plan géopolitique également la décennie 70 correspond est
une période d’incertitude pour la puissance américaine. C'est Lyndon Johnson
qui engage officiellement les troupes américaines dans le conflit du Vietnam en
1964 aux côtés du Sud. Mais l'année 1968 est un tournant dans la guerre. Car
les premiers succès de l'offensive lancée par les troupes
communistes vietnamienne révèlent que le caractère fallacieux du discours
officiel des autorités américaines sur la faiblesse de l'ennemi communiste.
L'opinion publique doute donc de plus en plus du bien fondé de l'intervention
au Vietnam. La contestation s’intensifie à partir de1968-1969. En
1971, le Committe to Unsell the War diffuse
des affiches parodiant l'affiche de l'oncle Sam de 1917. C'est la
campagne I want out I(Je veux partir en français). Les EU se
retirent de la péninsule Indochinoise en 1973. Nixon cherche à contribuer à la
division du camp communiste en pratiquant une diplomatie triangulaire
qui le rapprochait de la Chine. En 1975, les
nord-vietnamiens communistes entrent dans Saigon (Ho Chi Minh-Ville)
et remportent la guerre du Vietnam. C’est un échec de la stratégie
d’endiguement mise en place par les américains. C’est la première
grande défaite militaire américaine.
Au Moyen-Orient, Ils perdent un allié
pro-occidental précieux, à l’occasion de la révolution
islamiste iranienne en 79.
Les Etats-Unis connaissent également des difficultés sur le plan
économique. La crise s’amorce au début des années 70. En 1971,
Nixon décide de supprimer la convertibilité du dollar en or et met un terme
au système de Bretton Woods Il
en résulte une certaine instabilité monétaire. Les Etats-Unis, alliés d’Israël
sont particulièrement visés par l’embargo décidé par les Etats
arabes producteurs de pétrole en 1973. Ils subissent également le deuxième choc
pétrolier en 1979 au moment de la révolution iranienne. Dans ce contexte
économique, l’industrie américaine connait donc des difficultés. Par endroit,
la manufacturing belt se
transforme avec les friches industrielles, en rust
belt (ceinture de la rouille). Un film
comme Voyage au bout de l’enfer (Michaël Cimino-1978)
illustre finalement assez bien les difficultés que traverse la société
américaine dans ce contexte tandis que Rambo pleure à la fin
du premier film de la série.
Procédure d'impeachment : procédure qui permet au Congrès de renverser le président en cas de trahison
ou de forfaiture.
f) Avant de
s’imposer finalement à l’issue de la guerre fraîche.
Le climat change cependant avec l’arrivée au pouvoir du
républicain Ronald Reagan en 1980. Face à l’adversaire soviétique qu’il désigne
comme « l’empire du mal », il déclare
désormais : « America is back». Il annonce dans le même élan
la mise en œuvre d’ un projet de bouclier nucléaire
(Initiative de défense stratégique -IDS) surnommé Guerre des étoiles. A
l’automne 1980, les Etats-Unis envahissent Grenade aux Antilles et éclate la
crise des euromissiles en Europe. C'est le contexte de la série Deutschland 83. Les E-U installent en
effet des Pershing en Europe en réponse aux SS20 soviétiques. Dans
toute l'Europe, des mouvements pacifistes se développent pour dénoncer la
prolifération nucléaire. L’URSS s’essouffle cependant dans la
course à l’armement ainsi relancée.
II ..ballotée aujourd'hui
entre tentation hégémonique et remise en cause.
a) En
1991, les Etats-Unis ont l’espoir d’un « nouvel ordre mondial » …
Le 11 septembre 1990, Georges Bush père annonce
l'instauration d'un nouvel ordre mondial (New World Order). Il désigne ainsi la mise en place d’un monde
de paix et d'harmonie dont les EU seraient plus ou moins les
garants. Le contexte semble alors lui donner raison. En août 1990, l’Irak
sorti exsangue de la première guerre du golfe (1980-1988)
attaque le Koweït voisin. Il faut dire que Saddam Hussein convoite ses
ressources pétrolières. Il lui reproche également d’inonder le marché de ses
exportations et de tirer ainsi le prix du baril à la
baisse. Se forme alors une vaste coalition autour
des EU. La France par exemple participe à cette intervention, mandatée par
l’ONU. En janvier 1991, débute la guerre du golfe,
deuxième du nom. A ce moment là, certains comme les néoconservateurs américains
pourraient être tentés par une hégémonie. Certains politologues développent
alors la « théorie de l’empire global » selon
laquelle l’ordre mondial pourrait être administré de façon unilatérale par « l’Amérique ». Hubert
Védrine et d’autres encore parlent alors d’hyperpuissance. Des
observateurs comme Henry Kissinger, alertent cependant les
autorités sur les dangers d’une situation de domination sans
partage. A son arrivée au pouvoir en 1993, Bill Clinton affiche sa
volonté d’avoir une politique étrangère plus modeste. Sa secrétaire d'Etat à
l'époque Madelein Albright parle cependant de "puissance
indispensable" et conteste l'expression hyperpuissance
Hégémonie : domination sans partage.
b) …mais leur puissance
est compromise par plusieurs facteurs dans
les années 2000.
Sur le plan géopolitique, la présence de troupes américaines sur
le sol saoudien à l’occasion de la guerre du golfe alimente l’hostilité des néo
fondamentalistes qui rejettent le modèle occidental et dénoncent l’attitude
conciliante des monarchies pétrolières. Le 11 septembre 2001, un
groupe de 19 personnes d'origine saoudienne pour la plupart, détourne quatre
avions et détruit ainsi les tours jumelles du World Trade Center à New-York et
endommage sérieusement le Pentagone à Washington. Le bilan humain est de 2995
victimes. Le monde découvre alors Al Qaida. La
première puissance mondiale rendue vulnérable sur son sol par les
attentats du 11-09. En réaction, George Bush applique la
stratégie de la Global War on Terrorism (Guerre Globale contre le Terrorisme). Une
coalition internationale menée par les États-Unis intervient le 7
octobre 2001, en Afghanistan entraîne en cinq semaines la chute
du régime des talibans qui abritait Ben Laden. Le pays reste
politiquement instable et la pression islamiste se maintient sous la forme
désormais d'une guérilla. En mars 2003, une
autre coalition menée par les EU envahit l'Irak. Il s'agit d’une guerre
préventive (troisième guerre du golfe). Les EU estiment à
tort que l'Irak possède des armes de destruction massive et soutient le
terrorisme international. Des doutes sont exprimés notamment par la
France sur la légitimité de cette intervention. C'est sans mandat
onusien que l'offensive est lancée. Stanley Kubrick pensait pourtant que les
Etats-Unis ne tomberaient jamais plus dans ce genre de conflit sans
motivation directe après la douloureuse expérience du
Vietnam. Cependant, l’armée américaine s’enlise à nouveau
dans ces deux conflits. Dans ces conditions, Barack
Obama hésite à intervenir plus directement en Irak et
en Syrie où sévit l'"Etat islamique" (daesh).
Sur le plan économique, les Etats-Unis peinent à sortir de la
crise qui les touche depuis 2008. Cette crise appelée crise des « subprimes » provoque une raréfaction du
crédit. Les capitaux faisant défaut, le reste de l’économie est à sont tour
touché. La croissance devient lente, le taux de chômage augmente. Les autorités
fédérales doivent intervenir pour renflouer Général Motors
et injecter à nouveau des liquidités dans le système financier.
Néo-fondamentalisme : le
fondamentalisme désigne la volonté de revenir aux textes fondateurs de l'islam,
le néo-fondamentalisme associe à ce principe le rejet de l'occident incarné par
les États-Unis et sur une mise en accusation des monarchies pétrolière.
Al Qaida (la base en Arabe) : structure informelle créée en 1988, qui
regroupe 24 organisations réparties dans 40 pays au moment des
attentats du 11 septembre 2001.
Crise des « subprime » : Crise provoquée par
l'accumulation de créances douteuses à des taux variables concédées
par les banques. En difficulté financière, celle-ci finissent par rendre le
crédit plus couteux. Cela freine la consommation et l'investissement.
c) L’existence
de puissances concurrentes …...
Les Etats-Unis réalisent désormais moins d’un quart de la
production mondiale alors qu’ils en réalisaient la moitié au sortir de la
seconde guerre mondiale. Cela est lié à l’émergence d’autres économies.
On peut citer la Chine, désormais deuxième puissance économique mondiale mais
aussi, l’Inde ou le Brésil et les autres NPI asiatiques. Dans ce
contexte, la balance commerciale américaine est désormais largement
déficitaire (500 milliards de $ en 2010) notamment vis-à-vis de la
Chine qui représente un tiers de ce déficit. Les Etats-Unis dénoncent
d’ailleurs la sous évaluation du Yuan qui favorise les
exportations chinoises. Sur le plan financier, bien que cumulant 38 % de la
capitalisation boursière mondiale, les Etats-Unis sont également très
endettés, notamment vis à vis de la Chine qui détient des bons du trésor
américain à hauteur de 1000 milliards de dollars. Le Japon est l’autre grand
détenteur de bons du trésor. La dette publique représente 70% du PIB américain.
Sur le plan géopolitique, les Etats-Unis doivent faire avec les autres
puissances comme le montrent l’attitude française au moment
de l’intervention en Irak en 2003, le
blocage Russe et Chinois au sujet de la Syrie ou l’attaque osée de la Russie
contre l’Ukraine. L’a Le monde n’est donc pas unipolaire.
D’autres puissances aspirent donc à une organisation plus multipolaire. Fareed Zakaria démontre que désormais d’autres
puissances jouent un rôle médiateur.
d) ….n’empêche pas les Etats-Unis de demeurer
la première d’entre-elles.
Sans faire de déterminisme, on peut quand même
considérer que, les Etats-Unis peuvent toujours s’appuyer sur leur
territoire pour conforter leur puissance (voir schéma),en dépit
des catastrophes dites « naturelles », A titre
d’exemple, les gisements de pétrole procurent au pays des revenus mais aussi
l’assurance d’une réserve stratégique. L’industrie du cinéma et des
productions audiovisuelles par l’influence qu’elle a dans le monde contribue
au soft power américain. Par ailleurs, si la situation
financière est préoccupante, leur niveau d’endettement est tellement élevé que leurs débiteurs n’ont pas intérêt à les voir s’affaiblir
encore un peu plus. Ajoutons que les Etats-Unis réalisent encore entre 16 et 20
% de la production mondiale, ce qui n'est pas négligeable. Pour terminer,
malgré la volonté de limiter les dépenses militaires dans le contexte de la fin
des conflits afghans et irakien, le budget américain reste de loin le
premier (768 milliards de $, contre 119 milliards pour la Chine et 58
milliards pour la Russie). Le programme PRISM de la NSA révèle que les EU
restent les seuls en capacité de surveiller l'ensemble des communications du
monde entier. C'est un aspect de leur smart power. Pour Fareed Zakaria, « à ce jour l’Amérique reste
encore la seule et unique superpuissance planétaire, mais une puissance
affaiblie » ( p. 302).
Déterminisme : point de vue
qui accorde une place prépondérante aux conditions naturelles dans l’analyse du
développement des sociétés.
Conclusion :
La domination exercée par les Etats-Unis connait donc des failles
et des remises en causes. Elle reste cependant, quand même une superpuissance
dans la mesure où elle est la première dans bien des domaines en dépit de la
concurrence et de la contestation. Les Etats-Unis étaient-ils voués à devenir
une superpuissance ? S’il est vrai que les potentialités du territoire
sont nombreuses, seule une mise en valeur très volontaire et efficace a pu en
faire des atouts pour l’économie. Pour élargir la réflexion, on peut se
demander si les Etats-Unis ont cherché à dominer les autres nations ? Au
19ème siècle la volonté de contrôler un environnement proche
est réelle. Il s’agit, notamment de satisfaire des intérêts économiques. Mais
les Etats-Unis ne cherchent pas à s’immiscer dans les affaires du vieux
continent. Cependant, dans la première moitié du 20ème siècle,
les nations européennes s’affaiblissent à se disputer le leadership. Au sortir
de la seconde guerre mondiale, ce sont donc les EU et l’URSS qui se
partagent des aires d’influence en Europe puis dans le monde. La
guerre froide peut donc commencer. Chacune des deux superpuissances cherche à
dépasser l’autre. C’est cependant, l’URSS qui s’épuise la première. Les EU
auraient pu à ce moment là avoir une tentation hégémonique, mais des menaces,
des difficultés, et la concurrence obligent les Etats-Unis à tenir compte de leurs
faiblesses et des autres puissances.
Auteur : Nérée Manuel
Bibliographie :
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